46.15 Envie De Jouir… En Lui

C’est excitant… terriblement excitant… et dangereux… insoutenablement excitant car aussi dangereux… ce que je sais c’est que dans l’état d’excitation qui est le mien et qui ne cesse pas de grimper, je ne vais pas tarder à venir… à lâcher mon jus sur sa rondelle… je suis happé, coincé entre ses fesses… j’ai terriblement envie de jouir… j’ai horriblement peur de jouir et des conséquences que cela va avoir quand il va s’en rendre compte…
J’ai le cœur qui bat à mille à l’heure tellement mon excitation est débordante… tellement le frottement de ses fesses serrées autour de ma queue, les tapotements de mon gland sur son ti trou me procurent des sensations de fou…
Oui, mon cœur s’emballe… mais soudainement, il semble s’arrêter… c’est lorsque je sens les muscles de ses fesses se relâcher… lorsque, à la faveur d’un mouvement un peu plus puissant de son bassin, son ti trou semble céder à la stimulation… lorsque le bout de mon gland semble aller un peu plus loin, vaincre la petite résistance de l’entrée de son intimité…

Un peu plus tôt cette nuit là…

Je me rends compte que c'est pour ça aussi que je l'aime, ce petit mec… c’est parce qu’il peut être parfois touchant jusqu'aux larmes, mon Jérém... aussi profondément touchant qu’il est intolérablement sexy dans certaines circonstances ou insupportablement macho dans d'autres... 50 et une nuances de mon beau brun…
Et puis Jérém a cette phrase que je n’oublierai jamais :
«Le rugby, c'est l'histoire d'un ballon avec des copains autour… et quand le match est fini et qu’on range le ballon, il reste les copains…».
Dans cette simple phrase, je ressens toute la solitude de ce garçons d’ordinaire à l’apparence si sûr de lui… je perçois toute l’importance de la camaraderie avec ses potes, de ce besoin de chaleur humaine, de proximité, de partage… ce besoin de la proximité de Thibault par-dessus tout…
J’ai envie de pleurer. J’essaie de me retenir.
Je le serre un peu plus à moi… j’enfonce mon visage dans son cou… sentir l’odeur de sa peau fraîchement douchée, c’est avoir envie de goûter à sa peau.

.. envie de lui faire des petits bisous dans le cou, des bisous tout doux… je me lâche, mes lèvres se posent à nouveau à la lisière de ses cheveux bruns, courts et doux… je le sens remuer un peu… mais c’est juste pour se caler encore mieux dans mes bras… il a vraiment envie de câlin…
« Il ne fait pas chaud… » lâche-t-il, quelques mots qui ont tout l’air d’une excuse maladroite…
Mon Jérém qui se confie un peu, qui se plait dans mes bras… qui se laisse faire des bisous… je suis ému que j’en pleure… je pleure en silence, dans le noir, je n’arrive plus à me retenir…
Un filet de larmes glisse sur ma joue et coule sur son épaule.
Il s’en rend compte.
« Qu’est ce qu’il t’arrive ? Tu chiales ? » me balance-t-il.
Furieuse envie désespérée de lui dire que je l’aime comme c’est pas possible d’aimer, que je tiens à lui plus qu’à moi-même, que je ferais tout pour lui, tout et encore un peu plus, qu’il me touche, qu’il me fait vibrer, qu’il est l’homme de ma vie… que je ne veux plus partir de la, que je veux qu’on soit toujours ensemble, que je le suivrais n’importe où… que mon amour pour lui est infini et qu’il ne cessera jamais… que je ne veux pas que ce câlin soit juste une erreur de scénario et que dès le matin venu on ne soit plus que sex friends qui n’ont plus rien à se dire… envie de lui dire que je veux tout partager avec lui, ses peurs, mes peurs, nos joies, nos tristesses…
Envie de lui balancer tout mon amour, un amour tellement fort qu’il ne pourra pas y être insensible… mais je n’ose pas, je me dis que ce n’est pas encore le bon moment, alors je mens :
« Ce n’est rien… c’est juste la fatigue… ».
Enchaîne, Nico, enchaîne.
« T'en fais depuis toujours… du rugby ? »
« Depuis que je connais Thibault, c’est lui qui me l’a fait découvrir quand on était gamin… »
« Si tu pars, tu vas moins le voir… ».
Nico, tu es ému, mais redoutable.
« Je sais.. lui il me manquerait trop… »
C’est beau, c’est touchant, c’est mignon.
Mais bon, what else ? Est-ce que tu vas finir par avoir un mot d’affection pour ce petit Nico qui est en train de te câliner et de chialer sur ton épaule, oui ou merde ?!?!?!
Sois fort Nico, continue à creuser… il faut parfois savoir courber le dos plus que son dû pour faire jaillir une source…
« Mais si tu n’acceptes pas ce boulot de commercial, tu vas faire quoi ici, tu vas rester serveur... ? ».
« Je ne sais pas trop… ».
« T’as pas envie de continuer un peu les études, un bts… ».
« Non, je n’ai pas envie de retourner me faire chier en classe… » coupe-t-il net.
« Remarque… » je rigole « tu es beau avec ta tenue… et tu es trop à l’aise avec ton plateau.. on dirait que t’as fait ça toute la vie… ».
« Pas tant que ça... ».
« Mais si… » j’insiste.
« Non, je t’assure… ».
« En tout cas... t'es vraiment beau dans ta tenue... » et j’enchaîne « tu dois te faire draguer à longueur de temps… »
« Ouais… c'est chiant… ».
Je comprends son malaise… problème de riche…
Et il continue :
« Ce taf c’est du dépannage… je vais pas faire ça toute ma vie… ».
« Tu aimerais faire quoi ? ».
Je l’entends sourire dans le noir. J’ai l’impression que ça lui fait plaisir que je lui pose cette question.
« Jouer au rugby en pro... mais je ne suis pas assez bon... ».
« Moi je te trouve super doué… » je tente de l’encourager.
« Arrête… tu n'y connais rien... » me balance-t-il.
« Ca c’est vrai… » j’avoue.
« Je suis sur que tu n’as jamais regardé un match de ta vie… » il enchaîne.
« Ca, c’est pas vrai… je suis venu te voir jouer une fois… et je suis resté jusqu’à la fin du match… »
« Laisse-moi rire… » se moque-t-il « t’es juste venu … ».
« Juste venu pour te mater... » je le coupe net en rigolant « oui... oui… oui… j’avoue… ».
« J’avais bien compris… ».
« Et ça t’a pas fait plaisir ? ».
« Quoi donc ? ».
« Que je vienne te voir, banane ! ».

« Bof… ».
Encore du pur Jérém. Je le déteste. Je l’aime.
« Même pas un peu ? » j’insiste.
Je ne vois pas son visage mais je sais qu’il sourit. Je sais que ça lui fait plaisir de savoir que je le mate. Que je suis fou de lui. Comme toute à l’heure dans la salle de bain.
C’est déjà un bon point, je ne vais pas insister. Comme je l’ai dit, avec un mec comme Jérém il faut savoir lire entre les lignes, dans ses silences, derrière ses sourires, à l’envers de ses bêtises.
Enchaîne sur le rugby, Nico.
« C’est vrai que j’y connais rien, mais tu es doué au rugby, à ce qui se dit... ».
« Qui dit ça ? ».
« Thibault dit ça… » je lui balance du tac au tac « mais pas que lui… tout le monde au lycée te considère comme le meilleur joueur de l’équipe… ».
« C’est pas un hasard si tu te fais autant cogner sur le terrain… ».
Bluffe, Nico, ça te va bien, ensuite flatte, donne espoir, ce n’est jamais perdu :
« Ils vont finir par te repérer tôt ou tard… ».
« Si ça devait arriver, ce serait déjà fait… en attendant il faut que je gagne ma vie… » réagit-il, et il continue « au pire j’ai un cousin qui est plaquiste… lui il va en avoir du taf… un de ses ouvriers part à la retraite à l’automne… »
« Tu sais faire du placo ? »
« J’en ai déjà fait avec lui l’été dernier au mois d’août… une chaleur à crever… même torse nu on était en nage… ».
Mon dieu… l’image tout juste évoquée, en à peine quelques mots, de mon Jérém avec un simple jeans ou un short, torse nu, dégoulinant de transpiration du front jusqu’au chemin du bonheur, les muscles bandés, en train de manipuler et de visser de grandes plaques de placo… cette simple, puissante image a de quoi me rendre dingue rien que de l’évoquer…
« C’est déjà c'est bien que j’ai eu le bac… » je l’entends continuer.
« Oui, ça c’est sur… » je commente.
« Merci… »
Euh… je me trompe ou il a dit « merci » ?
« Merci de quoi ? » je demande, plus pour avoir confirmation d’avoir bien entendu que pour avoir une réelle réponse.

« De m’avoir aidé à réviser… » fait-il.
J’adore ces rares moments privilégiés où mon Jérém devient doux comme un agneau. Je crois que c’est la première fois que j’entends ce mot sortir de ses lèvres. Merci.
« Je n’ai pas fait grand-chose » je tente de me dédouaner.
Silence de sa part.
Une question me brûle les lèvres… vais-je oser la poser ou pas ?
Faut y aller Nico… fonce… c’est ce soir ou jamais…
« Pourquoi t’as dit oui quand je t’ai proposé de réviser ? ».
J’entends sa respiration, sa déglutition, les battements de son cœur. Les secondes s’égrainent. L’espoir commence à germer en moi qu’il va répondre quelque chose de plaisant à entendre, quelque chose qui me montrerait qu’il savait ce qu’il faisait, où il allait, quelque chose qui me montre qu’il avait envie de réviser avec moi, et rien qu’avec moi…
« Parce que je voulais avoir quelques chances d’avoir le bac… » finit-il par lâcher.
Bam ! petit con, va…
Bien sur… pour avoir le bac… quoi répliquer, alors que je voudrais entendre une toute autre réponse ?
Cette réponse ne te satisfait pas… pas du tout… alors, fonce, Nico !
« Tu savais déjà qu’il se passerait un truc entre nous ? ».
Perche #2 lancée.
« Je savais que tu avais envie de moi… ».
Perche #2 esquivée.
Fonce, Nico, fonce !
« Et toi ? ».
« Moi… quoi ? ».
« T’avais imaginé qu’on coucherait ? ».
« J’en sais rien… ».
« T’avais envie de coucher avec moi ? ».
Perche #3 lancée.
« J’avais surtout envie de voir jusqu’où tu irais… ».
Perche #3 esquivée.
« Alors, j’ai été assez loin ? ».
« J’ai vu à quel point tu avais vraiment envie de ma… de moi… »
« Et ça t’a plu ? ».
« Tu me saoules… » conclut-il sèchement…
Re-Bam !
Le poisson est ferré, il se débat… attention à la ligne… ménage tes mouvements, fais en sorte de ne pas casser le lien…
Un vrai numéro d’équilibriste auquel je me livre…
Je te laisse pas démonter, Nico, enchaîne.
« Tu sais, Jérém… je n'avais pas 15 ans quand je t'ai vu la première fois traverser la cour du lycée avec tes potes… dès que je t’ai vu, j’ai été raide dingue de toi… tu étais si jeune, mais déjà si beau, si sexy… bien sur, tu n’étais pas encore aussi bien foutu que maintenant mais t'étais déjà tellement… bomec… bien habillé, bien coiffé… avec ta putain de peau mate… tu étais sexy… au premier instant j'ai eu envie de toi… je me souviens encore que tu portais un t-shirt marron Oxbow qui t’allait super bien… comme un gant… je crois que quand je t'ai vu rentrer dans la même classe que moi, j’ai failli pleurer… j’étais déjà tellement dingue de toi que je n'ai pas arrêter de te mater ce jour là… ».
« Ouais… ce jour là et les suivants… » plaisante-t-il.
« Tu t’en rendu compte de suite ? ».
« Le premier jour… et pas que moi… ».
« Le premier jour ? »
« Tu n’étais pas discret… je me suis demandé… c’est qui ce p… enfin… ce mec au t-shirt jaune qui n'arrête pas de me mater ? ».
Stop… arrêt sur images. Rembobiner de quelques centièmes de seconde. Pause. Avancer image par image… voilà… ça va très vite mais ça a son importance… « au t-shirt jaune ». Voilà l’image, si courte, presque subliminale, que j’ai envie d’analyser et de mettre en valeur au montage de ce film.
J’ai à nouveau envie de pleurer… je n’oublierai jamais son beau t-shirt marron Ox Bow de la première fois où je l’ai vu… en revanche j’avais bel et bien oublié le t-shirt jaune que j’avais sur moi à cette même occasion… maintenant qu’il est en arrêt sur images dans ma tête, je me souviens très bien de ce t-shirt… je m’en souviens très bien car… je ne l’aimais pas… il était informe, de trois tailles trop grand par rapport à mon physique de crevette de l’époque…
Je me souviens m’être « battu » ce jour là avec maman car je ne voulais pas le porter pour mon premier jour de lycée… je me doutais que la première impression que je donnerais dans cette nouvelle communauté contribuerait de façon assez définitive à façonner mon image et mon statut, une image et un statut que je me traînerais jusqu’au bout… hélas, maman n’avait pas voulu entendre raison… et c’est avec un peu d’appréhension vis-à-vis des quolibets auxquels j’étais par ailleurs habitué au collège, que j’avais affronté ma première journée de lycée habillé de ce t-shirt jaune…
Fort heureusement, un beau jeune garçon brun avait traversé la cour du lycée et m’avait fait oublier mon t-shirt… mes soucis vestimentaires avaient disparu d’un coup… mon cœur avait commencé à battre pour autre chose que de me maintenir en vie… son image avait traversé ma rétine… et je n’étais plus le même garçon…
Depuis bien des années, ce t-shirt jaune est parti chez Emmaüs… depuis, je l’avais oublié comme un mauvais souvenir du mauvais goût de maman… mais pas lui…
« Tu te souviens de mon t-shirt jaune ? » je ne peux m’empêcher de lui demander, tout guilleret.
« Quoi ? J’en sais rien, je ne sais plus s’il était jaune ou d’une autre couleur… ».
« T’as dit jaune… et il était jaune… » je le charrie.
« Tu me saoules… » il me claque à la figure.
« Alors ça t'a fait quoi ? » j’enchaîne.
« De quoi ? ».
« De voir que je te matais… ».
« J'ai failli venir te péter la gueule… ».
« Parfois j’ai eu peur que tu le fasses… parfois tu m’as lancé de ces regards noirs… ».
« Tu me saoulais… les potes ont fini par me charrier à cause de ça… ».
« Ah bon ? A cause de moi ? ».
« Oui… ils me demandaient comment allait ma copine… mais je les ai mouchés tellement de fois avec les nanas que je tombais, qu’ils ont fini par la fermer… ».
« Ca t’a pas gêné d’accepter ma proposition de révisions, alors ? T’as plus eu peur qu’ils se moquent ? ».
« Je m’en fous, avant de dire quoi que ce soit sur ma vie, qu’ils se tapent d’abord la moitié des nanas que je me suis tapé… ».
« C’est vrai que t’as failli me cogner ? ».
« Oui, mais t’étais trop fragile par rapport à moi, je n’ai pas osé… ».
« Ca ne t’a pas fait plaisir un peu que je m’intéresse à toi ? ».
« Il y avait déjà plein de nana qui s’intéressaient à moi… ».
« Et des mecs, avant moi, jamais ? ».
« Oui… enfin… non… je ne sais pas… t’en pose, toi, des questions… à cette heure ci… ».
Je savais qu’il s’était rendu compte que non seulement les nanas, mais que aussi les mecs le mataient… j’aimerais savoir ce que ça lui a fait de savoir qu’il avait des touches avec des mecs… mais je sais que ce n’est pas cette nuit que je poserai cette question…
« Pendant des années, j’ai crevé d’envie… d’envie de toi… ».
« Pendant des années, je me suis dit que jamais tu n’aurais le cran de m'approcher… ».
« Tu as vu ? J’ai eu le cran… ».
« Ouais… je ne sais pas si tu as bien fait… ».
« Pourquoi ? »
« Je ne suis pas sûr que ce qu'on fait là ce soit une bonne chose… toi t’es pd… enfin… homo… mais pas moi… ».
« T’es quoi, toi, Jérém ? ».
Silence cadencé par sa respiration lourde.
Enchaîner, Nico, ne pas insister, ne pas se laisser démonter.
« Dès le premier jour j’ai eu envie de toi… envie à en crever… quand tu étais là, en cours, je ne pouvais pas décoller mes yeux de toi… c’était une de te regarder grandir, de te voir débouler en cours chaque jour un peu plus beau et sexy que celui d’avant… sentir la traînée de ton putain de déo de mec… voir défiler tes sacrés t-shirts moulants… tes jeans qui semblent coupés sur mesure… plus ça allait plus tu étais beau et sexy et plus tu t’habillais super bien…
Quand tu étais là, j’en avais mal au ventre tellement j’avais envie de toi… les fois que tu manquais les cours… j’en avais le même mal au ventre, tellement tu me manquais…
Quand les vacances arrivaient, j’étais le seul mec triste de la classe car je savais déjà que tu allais me manquer… et à chaque rentrée il ne me restait qu’à découvrir à quel point tu étais encore plus sexy que quand je t’avais vu la dernière fois… comme si j’avais raté des épisodes de ma série préférée… j’étais jaloux de tes potes, ceux avec qui tu sortais le soir, de tes potes de rugby, de tous ces gens qui avaient la chance de te côtoyer en dehors du lycée… dans la vraie vie… jaloux de tes amis qui te connaissaient, qui partageaient avec toi des moments qui m’étaient interdits…
Moi non plus je n’aurais jamais cru que j’aurais un jour le cran d’oser te proposer de réviser… et encore moins que les révisions ça deviendrait… ».
« Des parties de jambes en l’air… » me coupe-t-il.
« Pour moi ce ne sont pas que des parties de jambes en l’air… » je lui balance.
Silence de sa part… j’entends les battements de mon cœur secouer ma poitrine.
« Et toi c’est quoi exactement tes études ? ».
Bien esquivé Jérém… un véritable petit champion de la diversion stratégique. Insaisissable comme une anguille fraîchement péchée.
Je suis un peu déçu par cette manœuvre… envie de repositionner le curseur là où il l’a switché… mais bon, je sais qu’il ne faut pas insister… ça ne servirait qu’à me faire jeter… alors… déjà déguster le plaisir et le bonheur de le sentir s’intéresser un peu à moi… on reviendra par la suite sur les sujets qui fâchent...
« C’est de la géologie… je suis passionné par tout ce qui touche à notre planète… ses origines, son évolution passée et à venir… comment tout ça s’est formé, d’où c’est venu, où ça va aller… ça commence avec deux années préparatoires, ensuite il faut choisir une spécialisation… il y a plein de choses à étudier, les unes plus intéressantes que les autres… style… étudier les volcans… j’aimerais tant aller en Islande, cette terre de glace et de feu… j’aimerais étudier le mouvement des plaques, les tremblements de terre, l’érosion, l’action de l’eau, l’évolution des couches de la croûte terrestre… mais aussi la paléontologie, les fossiles… il y a tant et tant de choses passionnantes à la surface ou un peu en profondeur de cette terre juste sous nos pieds… ».
« Un caillou c’est un caillou… » plaisante mon beau brun.
« C’est ça… mais quand on apprend à le faire parler, il a tant de choses à dire… ».
« Et tu vais faire quoi de ton diplôme ? ».
Putain… ça me fait plaisir qu’il me pose des questions, même si je sais que cela est en bonne partie amené par sa volonté de m’empêcher d’aborder des sujets qui fâchent…
Pourtant, il y a des choses que j’ai besoin de lui dire avant que le matin ne nous sépare… il faut que je me dépêche de livrer ce que j’ai sur le cœur... et même si le bonheur d’être dans ses draps, calé contre son corps, au milieu de cette conversation à bâtons rompus inespérée est un bonheur entier… je sais que cette deuxième nuit magique ne sera qu’un feu de paille si je n’arrive pas à aborder le sujet qui me brûle au fond de ma gorge…
J’ai besoin de savoir quelle place j’ai aujourd’hui dans sa vie et quelle place il envisage de me laisser à l’avenir…
J’ai besoin de lui dire des choses avant que le sommeil ne nous sépare… j’ai besoin d’avoir des réponses avant que la vie ne nous sépare…
D’ailleurs, sa voix est de plus en plus lente, pâteuse… il est fatigué le petit con, le sommeil ne va pas tarder à le happer… le temps m’est compté…
Je décide de répondre à sa dernière question avant d’enchaîner en douceur avec les sujets qui me tiennent à cœur :
« J’aimerais bien rester dans la recherche scientifique… je ne voudrais pas finir par travailler pour un groupe pétrolier… mais la recherche demande tant d’années d’études… c’est passionnant, mais long, dur… il faut avoir des super notes tout le temps… de plus, les places ne sont pas nombreuses… je verrai à l’usage… »
« Tu es doué et bosseur… tu vas y arriver… »
Ce n’est pas la première fois qu’il me fait des compliments sur mes qualités intellectuelles. Et comme d’hab, je suis à la fois flatté, gêné et un peu triste d’entendre cela de sa bouche… certes, j’aime bien qu’il me trouve des qualités… mais le fait de me reconnaître en tant que « bon intello » m’éloigne de fait de lui… lui qui a l’air de se considérer plutôt comme « une paire de jambes pour le rugby » ou « des bras pour le placo »…
« Je ne sais pas si je vais y arriver… je vais le tenter… si ça ne marche pas, j’aviserai… ».
« Toi aussi tu vas partir… » considère-t-il.
Sa voix sort de plus en plus lente et fatiguée.
« Bordeaux c’est pas si loin… » je lui réponds.
« C’est pas à coté non plus… ».
« Mais je reviendrai, Jérém… si tu es là… je reviendrai…et même si tu pars, n’importe où que tu sois, si tu veux toujours me voir, je reviendrais… tu vas trop me manquer, Jérém… ».
« Tu vas trouver d’autres mecs, tu vas m’oublier… ».
« Je ne pourrais jamais t’oublier Jérém… jamais… ».
« De toute façon, maintenant que t’y as goûté, tu sais que tu peux prendre ton pied avec d’autres mecs… »
« Jérém… ».
« T’as pris ton pied avec le type de ce soir et avec ton … Stéphane… aussi, non ? » insiste-t-il
« Jérém… je ne vais pas te dire que je n'ai pas pris mon pied avec ces deux mecs… les garçons c’est mon truc… mais avec toi… avec toi c’est différent… avec toi c'est juste pas possible… avec toi c'est le feu d'artifice… avec toi c'est incroyable… avec toi c’est le bonheur… ».
« Je sais… je suis un bon coup.. » fait-t-il en rigolant avec une intonation qui ralentit à vue d’œil ou plutôt à ouïr d’oreille.
Il m'énerve.
« Tu m'énerves, Jérém… c'est pas ça que je veux dire… enfin si… tu es un très bon coup… c’est aussi ça que je veux dire… enfin, tu me fais mélanger les pinceaux… je veux dire… avec toi c'est magique et ça l’est mille fois plus encore quand tu te laisses un peu aller… coucher avec toi c'est le bonheur absolu mais j'aime aussi te câliner te serrer dans mes bras comme là… te faire des bisous comme tout à l’heure, sans me faire jeter… ».
Le train inter city « Nico2001 » sort de gare… il prend de la vitesse…
« Jérém… je ne te demande pas de sortir ensemble main dans la main dans la rue ou de faire des repas de famille… ni de nous afficher devant tes potes… je te demande juste un peu de tendresse en plus du sexe… je ne veux pas juste baiser avec toi et repartir pour revenir quand à nouveau l’envie te prend… ou alors rester faire un câlin quand t’as un coup de blues et me faire jeter si c’est moi qui a envie d’un câlin… »
Le train inter city « Nico2001 » est lancé à toute allure… inarrêtable…
« Je voudrais juste arriver à te cerner… parfois je ne sais par trop quoi penser de toi… parfois certaines de tes attitudes me donnent des illusions… et après tu changes du tout au tout… je voudrais que tu arrêtes de souffler tout le temps le chaud et le froid… parce que ça… ça… ça me fait un mal de chien… tu sais, Jérém… même si tu te laisses un peu aller… comme tu le fais des fois, comme là, comme cette nuit, tu vas rester… mec… tu seras toujours Jérémie T….»
Le train inter city « Nico2001 » avait prévu d’éviter certains passages… mais il fonce désormais inexorablement sur sa route…
« Parfois j’ai l’impression que tu me prends et tu me jettes comme une capote… à force de me faire jeter, je vais finir par craquer…
Je pense qu’on peut se faire un bien fou… j’ai juste besoin d’un peu de considération… ce qui ne t'empêchera pas de continuer de me baiser aussi souvent que tu le voudras… mais, s'il te plaît, considère-moi comme un être humain… tu sais si bien le faire avec tes potes… »
Le train inter city « Nico2001 » entrevoit le terminus… il n’avait pas vraiment prévu de l’atteindre, mais désormais, la distance de freinage est insuffisante… il va rentrer en gare des « Grandes Déclarations » dans quelques instants…
« Jérém, tu sais, je t’aime… je t’aime depuis le premier jour du lycée… le sexe avec toi c’est dingue, mais je t’aime au delà de ça… bien au delà…
Je sais que c’est dur pour toi, accepter de faire des câlins à un mec ou te laisser câliner par un mec… mais fais moi confiance un peu… je sais attendre… »
« Jérém… je voudrais savoir si on va continuer à se voir, si tu as vraiment envie qu’on continue à se voir dans les semaines, les mois à venir… je voudrais savoir si notre relation représente à tes yeux quelque chose au delà du sexe… ».
Je suis fier de moi… fier de ma tirade, fier d’avoir été au bout de ma pensée, calmement, doucement, fermement malgré la fatigue qui me tenaille… fier de moi et content de retrouver ma respiration… je suis presque en apnée… j’écoute ma respiration, lourde, profonde… et soudainement je me rends compte que la sienne est aussi bruyante et profonde que la mienne… voire plus… voire beaucoup plus… oui, sa respiration semble celle d’un mec… qui sommeille !
Naaaaaan… pas ça… pour une fois que j’ose aller au bout de mes idées… Jérém… ne dors pas…
Bah, si, il dort… je ne sais pas depuis quand il dort, mais il dort… la fatigue a eu raison de son corps de petit con musclé… qu’est ce qu’il a entendu de ma tirade ? Rien ? Pas grand-chose ?
Je suis déçu… merde, alors… et s’il n’a rien entendu ? T’as fait tout ça pour rien…
« Jérém… » je chuchote, comme pour m’assurer qu’il est bien endormi.
Pour toute réponse je n’aurai de lui qu’un gazouillis tout mignon rappelant celui d’un bébé. Oui, le beau brun fait dodo… il n’est pas encore parti très loin, mais il est déjà parti… je pourrais le ramener à l’état éveille, mais je sais que ça ne servirait à rien,à part à le contrarier… alors je le laisse partir dans les bras de Morphée… qu’il partage ce soir avec les miens…
Enfin, pas pour rien…
Est-ce que tu as l’impression que c’est rien ce que tu vis depuis le départ de Romain ?
Il te demande de rester, tu le mates dans sa salle de bain, sous la douche… tu te faufiles dans ses draps, tu te shootes avec le bonheur olfactif qui se dégage de son corps… tu parles avec lui… il te parle, il commence à se livrer un peu… il te parle de lui, de sa passion, de ses rêves… il te demande de lui parler de toi… c’est rien, ça, Nico ???
Quand j’y pense… en lisant entre les lignes, entre ses mots de ti con qui ne s’assume pas… à bien regarder, il y a quand même deux ou trois choses que j’ai réussi à placer avant sa dernière réplique, deux ou trois choses dont je suis plutôt content…
Et puis il y a des trucs qu’il a laissé échapper par mégarde qui me font chaud au cœur… et je pense en particulier à son souvenir vif de mon t-shirt jaune auquel je viens de repenser, avec la certitude qu’il était jaune ce jour là, mon premier jour du lycée, à cause de la discussion que j’avais eu la veille avec maman sur l’opportunité de ce jaune pour le premier jour du lycée, pour la première image que je donnerais de moi à mes futurs camarades…
Alors, même si Jérém s’est endormi avant la fin de ma tirade, on a quand même bien parlé, plus que jamais, plus qu’en deux mois de coucheries, plus qu’en cinq ans de lycée…
Mon Jérém qui dort dans mes bras… sa respiration calme, à peine perceptible… l'odeur enivrante de ses draps… la chaleur de son corps qui irradie dans le mien… la douceur de sa peau qui me donne des frissons de plaisir… cette conversation inattendue, et, bien qu’inachevée, tellement intense… cette conversation qui résonne dans ma tête… Jérém qui, sans la nommer, me parle de cette solitude qui ne le quitte pas et qui me le rend craquant au possible… le fait qu’il me demande de rester pour combler cette solitude… j’ai envie de crier mon bonheur, j’ai envie de pleurer mon bonheur… je le serre un peu plus contre moi, si c’était possible, je me serre un peu plus contre lui… j’ai envie de me perdre dans ce moment… j’ai envie que le matin n’arrive jamais… voilà une certaine idée du Paradis… mes sens sont ivres de lui… je pose quelques derniers bisous dans son cou, à la lisière de ses beaux cheveux bruns… cet endroit est fait pour ça… pour poser les bisous les plus doux du monde, sans jamais arrêter…
Et puis la fatigue me ratt… je perds pied… c’est le black out… c’est avec un petit sourire aux lèvres que je m’endors…
Lorsque je me réveille, après un assoupissement dont je ne pourrais affirmer la durée, je tiens toujours le beau brun dans mes bras… pourtant, quelque chose a changé… quelque chose est en train de se passer…
En émergeant des vapeurs d’un sommeil que je devine de courte durée et brusquement interrompu, je me rends compte que ma queue a durci… elle est calée dans sa raie, entre ses globes musclés…
Lorsque je réalise ce qui est en train de se passer, je me sens à la fois dans un état d’excitation indescriptible… et terrifié à l’idée qu’il se réveille et de sa réaction… une réaction qui j’en suis sûr, va être extrêmement violente…
Ce serait dommage de gâcher ce beau moment à cause d’une trique à la con que je n’ai même pas senti venir… pourtant c’est bon, trop bon… je bande à nouveau comme un âne et mon excitation ne fait que monter encore et encore… le fait est que… cette excitation ne vient pas toute seule…
Encore immergé dans les vapeurs qui séparent le sommeil et la veille, je me demande si je suis réellement réveillé… si c’est un rêve ou la réalité…
Il me faut un petit moment pour retrouver mes esprit et réaliser que si je bande autant et si mon excitation se fait de plus en plus violente, ce n’est pas qu’une question de contact avec la vallée entre les fesses de mon beau brun… pour réaliser que les vagues d’excitation qui traversent mon corps c’est à partir de mon gland qu’elles irradient… car mon gland est agacé, excité, titillé, caressé par des petits frottements dans sa raie… des frottements dont je ne suis pas à l’origine…
Oui, il me faut un petit moment pour réaliser que c’est le bassin de mon beau couillu qui balance des petites ondulations qui apportent tant de bonheur à ma queue…
Il se frotte, je bande, je m’enfonce de plus en plus loin entre ses fesses… mes tétons frottant légèrement contre son dos, au gré des mouvements de nos corps, mon excitation grimpe vite à des sommets qui échappent à mon contrôle… il se frotte, je bande, je m’enfonce… et lorsque le bout de mon gland rencontre une sorte de petite butée… je sais que c’est le petit relief de son ti trou… un frisson particulièrement violent me frappe… j’ai l’impression de devenir fou… ses ondulations n’ont pas cessé… au gré des ondulations de son bassin, mon gland tape tout doucement sur son ti trou… un ti trou qui semble se contracter, tout comme ses fesses qui semblent serrer davantage ma queue…
C’est excitant… terriblement excitant… et dangereux… insoutenablement excitant car aussi dangereux… je ne sais pas s’il est réveillé, je me demande s’il est réveillé et pleinement conscient de ce qui est en train de se passer… ce que je sais c’est que dans l’état d’excitation qui est le mien et qui ne cesse pas de grimper, je ne vais pas tarder à venir… à lâcher mon jus sur sa rondelle… je suis happé, coincé entre ses fesses… j’ai terriblement envie de jouir… j’ai horriblement peur de jouir et des conséquences que cela va avoir quand il va s’en rendre compte…
J’ai le cœur qui bat à mille à l’heure tellement mon excitation est débordante… tellement le frottement de ses fesses serrées autour de ma queue, les tapotements de mon gland sur son ti trou me procurent des sensations de fou….
Oui, mon mon coeur s’emballe… mais soudainement, il semble s’arrêter… c’est lorsque je sens les muscles de ses fesses se relâcher… lorsque, à la faveur d’un mouvement un peu plus puissant de son bassin, son ti trou semble céder à la stimulation… lorsque le bout de mon gland semble aller un peu plus loin, vaincre la petite résistance de l’entrée de son intimité…
Je frissonne, j’en tremble… ma respiration est si saccadée, si bruyante, mes frissons si forts, comme des spasmes… ça va le réveiller, c’est sûr… et quand il se rendra compte de ce qui se passe, il va me jeter, il va me cogner… il faut que je me retire, il faut que je me calme… mais ses mouvements de bassin ne cessent pour autant… ils sont tout doux, mais ne cessent pas… millimètre après millimètre, mon gland s’enfonce un peu plus… au bout de quelque coups… mon gland est presque entièrement en lui…
Je suis dans un état de fibrillation indescriptible… mes sens nappent mon esprit, ma raison tente de s’opposer à l’inopposable… mais tu fais quoi, là, mon Jérém… si tu continues comme ça… je vais jouir… je vais jouir en toi… ne fais pas ça… tu ne vas pas pouvoir supporter ça… tu vas me haïr… je ne veux pas ça…
Le bonheur d’être (presque) en lui… moi qui n’a jamais été dans un mec… découvrir ce que ça fait… et c’est bon à un point que je crois devenir fou… je ne sais même pas si mon gland est vraiment bien tout rentré… ce que je sais c’est que je vais jouir… rien qu’en tapotant au bord de sa rondelle, je vais jouir… et ça va venir très vite…
Il faut que tu renonces, Nico, il faut que tu renonces tant que c’est encore temps… tant qu’il s’est aperçu de rien… mais j’ai envie de jouir… envie de sentir ce qu’il ressent lui lorsqu’il jouit en moi… envie de connaître le plaisir de mec qui est le sien…
Envie de jouir… en lui….
Mon gland et mes tétons deviennent électriques… je deviens dingue… dans ma tête c’est un tsunami… des décharges électriques puissantes et débordantes annulent toute volonté en moi… j’ai envie de jouir, je vais jouir… tant pis, je vais jouir… je sais que c’est signer la fin de notre relation, qu’après ça il n’y aura pas de suite possible… que je vais tout gâcher à cause de deux secondes d’orgasme… mais je suis un mec, un mec de 18 ans, avec une trique d’enfer, le gland à moitié coincé dans le ti trou de l’homme que j’aime… je sens l’orgasme arriver au loin… tant pis, ma volonté n’est plus… je ne suis plus que instinct, plaisir…

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